Régulateur d’allure

arbutus_sailing_windvane8C’est sur le site Les baleines et les coquillages qu’ils ont appelé leur régulateur d’allure Raymond, parce que Raymond barre. Cela m’a fait beaucoup rire et j’ai repris ce nom pour le notre car ça lui va bien. J’espère que Tomtom et Clairette ne m’en voudront pas …

L’installation de Raymond, c’est la première « grosse » modification d’Arbutus qui a nécessité que l’on perce ! Ce fut un moment terrible, car percer avec une perceuse dans la coque d’un voilier, c’est un peu comme percer les oreilles d’une jeune fille : Tu regardes 4 fois avant de faire le trou pour être sûr de ne pas percer à côté !

arbutus_sailing_windvane5

arbutus_sailing_windvane4Raymond défigure Arbutus un peu comme le ferait une énorme boule de caravane sur une voiture. Mais avec cette protubérance, il ressemble encore un peu plus à un voilier de voyage !

C’est après de longues heures de réflexion et l’aide de mon père aux mains en or et de mon frère que nous avons installé Raymond à l’arrière d’Arbutus. Ils ont intérêt à bien s’entendre ces deux là !

Au départ, ils n’étaient pas faits pour être ensemble car l’un est en aluminium et l’autre en inox : Ces deux métaux ensemble ne font généralement pas bon ménage à cause des différences de potentiel. Alors pour remédier à ce problème d’électrolyse, Raymond est isolé d’Arbutus par des plaques et des entretoises en PTFE (Téflon).

Après m’être renseigné, le choix aurait été plus judicieux avec du POM-C noir, car dans ce type d’utilisation, il possède de meilleures propriétés mécaniques que le PTFE et il est beaucoup moins cher. Le PTFE doit être utilisé pour des pièces mécaniques où il y a des frottements (glissières de chariot de génois, glissières de safran, …). Lorsque la pièce plastique doit servir à isoler et subit de fortes contraintes mécaniques mais sans degré de liberté (fixation de Raymond, fixation du futur support radar inox sur le portique alu), le POM-C noir est parfait car il se déforme moins et est plus dur que le PTFE, de plus, il résiste aux UV tout comme le PTFE et contrairement au POM-C blanc traditionnel.

arbutus_sailing_windvane6

Le PTFE assure que Raymond ne sera pas connecté électriquement à Arbutus, et protège ainsi le voilier de l’électrolyse …

arbutus_sailing_preparationPour installer les pattes de fixation de Raymond, il a fallu démonter le vaigrage à l’arrière du carré. On en a profité pour refaire l’isolation vieille de plus de 30 ans : Elle commençait à être fragile et se détériorait en une espèce de poudre pas très rassurante pour les poumons. Maintenant, c’est du Polystyrène extrudé tout neuf !

Une fois l’installation terminée, voici ce que ça donne :

On a pu effectuer les premiers essais en navigation. J’ai mis la pale dans l’eau et j’ai tout de suite compris, que ça ne marcherait pas à cause du jeu dans toutes les articulations. Il était nécessaire de supprimer le jeu à tous les niveaux pour que le « signal » donné par le vent soit répercuté immédiatement dans le pale dans l’eau, puis dans la barre franche.

Donc, j’ai contacté le constructeur du régulateur d’allure aux US afin de lui commander un kit de pièces de rechange super cher (170 euros). Malheureusement, le kit s’est perdu à la frontière :-( Il a fallu en commander un second mais le constructeur n’a pas voulu me le renvoyer gratuitement. Il a quand même fait moitié prix sur le kit et m’a facturé plein pot l’envoie via UPS qui est aussi super cher (80 euros).

Ensuite, une fois le kit reçu, on a remplacé quelques pièces et fait en sorte de supprimer le jeu dans les pièces mécaniques. On a tout de suite vu la différence et j’ai compris que le second essais sera le bon.

Nous sommes retournés en mer faire un essai qui s’est bien déroulé. Raymond tiens bien la barre et le cap. Cependant, il faut que nous naviguions plus longtemps pour vraiment tester et apprécier les possibilités de notre nouvel équipier infatigable …

Ajout en Décembre 2013 : Après 6 mois de navigation, nous nous sommes rendus compte que nous avons plus souvent utilisé le pilote automatique au point que nous les avons tous cassés (les 2 vieux et le tout neuf que nous avions acheté en Août).

Plusieurs raisons font que nous avons utilisé plus souvent un pilote automatique que le régulateur :

-Par vent faible notre régulateur d’allure ne tient pas le cap à cause de frottement dans l’aérien et dans le système de barre à roue. Cet hiver, je corrige certains problèmes de frottement entre le pignons et l’aériens du régulateur.

Pour les problèmes de frottement du système de barre à roue, il faudrait que je puisse débrayer le système de barre à roue du safran lorsque le régulateur travail par temps calme.

-Une autre raison est que nous avons fait beaucoup de cabotage et que par conséquent, entre 2 mouillage, l’annexe était souvent sous le portique empêchant l’aérien d’être installé. En fin de saison, lorsque j’était en train de réparer quelques trous dans l’annexe, je me suis rendu compte que je pouvais l’installer sur la plage avant sans que cela gène vraiment … En plus, la sortie et la mise à l’eau semble est beaucoup plus simple que lorsqu’elle est sous le portique. Ainsi, l’année prochaine, nous devrions installer l’annexe sur la plage avant entre 2 îles.

L’année prochaine nous devrions utiliser le régulateur plus souvent.

Pour ce qui est du bilan d’utilisation, nous avons utilisé le régulateur surtout en vent arrière, par vent établi (> 12 noeuds apparent). On a du faire au total 3 nuits/3 jours sous sa bienveillance … Chaque fois que je l’ai utilisé, cela nécessite quelques réglages, mais une fois en marche, j’ai confiance en lui et c’est agréable de le voir fonctionner car il est solide, costaud et ne fait pas de bruit contrairement aux pilotes automatiques qui font énormément de bruit …  Je regrette de ne pas l’avoir utilisé plus pour pouvoir juger sérieusement de ces capacités.  Aujourd’hui, nous savons seulement que nous ne pouvons pas compter sur nos pilotes automatique. Le régulateur d’allure va devoir travailler dur pour la prochaine partie de notre voyage qui devrait nous mener en Nouvelle-Zélande … Pourvu qu’il tienne car l’installation d’un pilote in-board est hors budget, et barrer 24h/24h est inconcevable. Nous le testerons plus sérieusement entre Léros et Gibraltar avant de nous engager sur la route des Alizés …

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>