La capote

Aujourd’hui 10/02/2013, la capote est encore loin d’être finie car c’est le chantier le plus compliqué dans la modification d’Arbutus. C’est le chantier le plus délicat pour plusieurs raisons qui doivent être résolues :

  • Le mat se trouve juste à l’avant du cockpit et le hale-bas gène.
  • Les winchs des drisses et de l’enrouleur du génois doivent être déplacés.
  • Le frein de bome de type Walder ne pourra plus être à poste, donc comme c’est un élément de sécurité important, sa fonction doit être remplacée par autre chose.
  • L’entrée située à l’avant permettant l’accès à la zone humide d’Arbutus ne peut être condamnée car elle est vraiment utile.
  • Permettre une circulation du cockpit vers le mat et l’avant.

Et aussi pour d’autres raisons qui doivent être considérées dans sa conception :

  • Conserver voir améliorer l’esthétique de notre bateau.
  • Conserver une bonne visibilité vers l’avant, mais aussi vers le haut du mat.
  • Conserver la possibilité de vivre dans le cockpit

Et bien sur la capote doit au final, nous permettre de nous protéger du vent, de la pluie et des embruns lorsque l’on est de quart.

Même si la capote n’est pas encore construite, des heures de réflexions se sont écoulées. Des choix et des solutions ont été trouvés.

Le mat et le hale bas ne pouvant pas être supprimés, la capote sera au plus près du hale bas et donc gênera le passage entre le sas humide  et le cockpit :

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Et même sur cette photo, Sundy qui est plus petite que moi n’est pas assez pliée pour pouvoir passer sans toucher la toile de la capote avec son dos. Pour remédier à cela, nous avons trouver plusieurs solutions :

  • agrandir l’entrée pour faciliter le passage des genoux,
  • ajouter une main courante quelque-part sur l’armature de la capote ou dans le cockpit pour aider à sortir et à rentrer,
  • permettre d’ouvrir la toile qui sera derrière Sundy avec des fermetures éclair. Cela permettra de rentrer et sortir directement au pied du mat mais aussi de laisser passer l’air …

Le frein de bôme sera remplacé par une retenu de bôme. Nous devons donc installer sur chaque bord une poulie sur le raille de fargue, un oeillet un inox pour éviter le frottement du bout de la retenue de bôme sur le pont, une poulie plat pont pour aligner le cheminement du bout et un bloqueur. L’étarquage du bout de la retenue de bôme sera effectué avec des winch installés de chaque côté du cockpit. Côté babord, ce sera un bloqueur à triple entrée qui sera utilisé afin d’y faire passer, par la suite, le hale bas et le hale-haut du tangon …

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Etant donnée que la capote ne nous permettra plus d’utiliser les winchs de drisses et de l’enrouleur, nous devons déplacer l’accastillage visible sur la photo ci-contre. Au lieu de 3 winchs sur le devant, le winch côté tribord du cockpit installé pour la retenue de bôme sera aussi utiliser pour les drisses et l’enrouleur de génois. La capote devra être bien entendu assez large pour permettre de wincher sans être gêné. On réutilisera le double bloqueur de l’enrouleur de génois pour y faire passer le bout de la retenue de bôme tribord.

Pour ce qui concerne la visibilité à la barre, après avoir discuter avec des marins, il semble important de voir au dessus de la capote lorsque l’on est positionné à la barre à roue. Donc contrairement à ce que nous avions pensé avec mon père au départ, nous devrons revoir à la baisse la capote pour permettre  au barreur de voir ce qui se passe durant les manoeuvres.

Conscient que la partie couture est une partie très délicate, nous avons demandé à mon cousin qui est artisan-tapissier de nous aider. Il possède le matériel et le savoir faire nécessaire à cette tache ardue. Il ne va pas sans dire qu’il a du travail car l’armature est assez complexe et pas mal de fenêtre et fermetures éclair sont nécessaires pour permettre une bonne visibilité. Il me reste encore à réfléchir aux fixations de la toile sur le pont.

Cette capote est un chantier énorme. Tellement énorme que je n’ose pas parler du nombre de trous à faire dans le pont pour pouvoir tout installer. Avec l’aide de mon père, de mon cousin, de Sundy, nous y passons une énergie folle et j’espère que le résultat en vaudra le coup …

Voici un des croquis que nous avons imaginé :

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Ajout le 06/04/2013 :

Après des heures de réflexions, place à la réalisations.

Mon père a, pour l’occasion, réalisé une machine super pratique : Une cintreuse pour cintrer les tubes inox afin de donner des courbes sexy à la capote.

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Une fois les tubes cintrés, Michèle et mon père sont venus nous aider pendant 6 jours ! C’était vraiment sympa de nous avoir consacré de leur temps de vacances pour nous aider à réduire notre interminable liste de « choses à faire ». L’objectif principal de ces 6 jours était de monter les arceaux et de déplacer l’accastillage …

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On a fait une quantité de trous sur le pont qui fait froid dans le dos. Entre la fixation des arceaux et le déplacement des winchs et des bloqueurs, nous avons créé des trous et d’autres ont été rebouchés par du silicone. Il faudra qu’un jour, je pense à les reboucher par de la soudure alu et que je recouvre par du bois exotique pour l’aspect …

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Pour le moment, je me concentre sur l’essentiel, c’est à dire avoir un bateau qui navigue et sécurisé, pour ce qui concerne les petits trous qui sont pas très joli, cela attendra que je trouve une solution facile et pas cher à mettre en oeuvre.

Le montage des arceaux s’est passé comme prévu. Ce week-end nous allons récupérer du bois exotique et faire de la découpe chez mon cousin Jérôme afin de pouvoir fixer les morceaux tout autour de la capote. Cela permettra de visser du petit matériel pour tendre la bâche de la capote. J’ai du boulot en perspective … A suivre ….

Ajout le 13/06/2013 :

La capote est terminée depuis pas mal de temps maintenant. Plus d’un mois à vrai dire, mais j’avais d’autres choses à faire que de mettre à jour le blog (Je dois d’ailleurs écrire un post qui commence à tarder …).

La capote est terminée mais quel travail ! Mon cousin est arrivé vers le 6 mai pour coudre le tissu que j’avais commandé aux US. Il lui aura fallu 8 journées bien remplies non stop pour la réaliser. Son travail a été remarquable !

J’ai choisi les matériaux moi-même avec l’accord de mon cousin sur ce site aux US :

http://www.sailrite.com/

Ils ont tout ce qu’il faut pour faire une capote. Il y a plein de vidéos explicatives vous permettant de choisir les matériaux. Les prix sont plus compétitifs qu’en France et le transport se fait via FedEx, donc aucun souci de livraison ! Ce site est une mine d’or pour celui qui veut faire sa propre capote !!! Mon cousin pouvait se procurer les mêmes matériaux, mais les conditionnements étaient différents, c’est la raison pour laquelle je suis passé par ce site !

 

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Ce n’est pas le temps qui nous aura aidé ! Il faisait froid, du vent et de la pluie de temps en temps ! Alors nous avons changer plusieurs fois d’endroit pour travailler.

Une fois sous une bâche que nous avait gentiment prêté notre voisin Jean-Marie accompagnée de 2 bonnes bouteilles de cidre artisanal, une autre fois abrité par le camping-car de mon père et Michèle venus nous donner main forte

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et aussi sous un hangar où nous avons due emmener un groupe électrogène loué …

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Cette semaine fut tout de même un bon moment passé en famille malgré la météo automnale que nous avons eu.

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Une fois terminée, mon cousin voulait faire un tour en voilier. Alors nous avons navigué 3 jours et surtout apprécié la capote qui désormais nous protège du vent frais de la mer, des embruns et de la pluie, un truc monstrueusement solide sur laquelle je pourrais faire des tractions :-)

Grâce à l’aide de ma famille qui possède des ressources formidables, nous avons réalisé une capote incroyable que même un professionnel n’aurais pas eu la patience de réaliser à moins de le payer très cher ce que je comprend vu les heures passées !

Voici quelques photos de tout ce travail achevé :

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C’est pas beau ça ?!

Retour d’expérience après 1 an d’utilisation :

C’est le plus gros chantier sur Arbutus et heureusement le chantier qui nous apporte le plus de confort en navigation. Sans la capote, la vie en navigation serait mille fois plus difficile. Lorsque les embruns s’écrasent sur la capote alors que nous sommes en T-shirt à l’intérieur, on se regarde avec Sundy, on rigole et on a une pensée pour notre cousin Jérôme qui sans lui, cela n’aurait pas été possible.

La capote est tellement bénéfique pour notre moral, que l’on se demande comment ont pu faire les anciens propriétaires ?

Nous sommes tout simplement heureux de l’avoir, pour son confort et aussi pour la sécurité, car à l’opposé de ce que nous pourrions penser, la circulation jusqu’au pied de mat est plus sure. Les mains courantes sont Solides (avec un S majuscule). Les tubes de diamètre 30 respirent la robustesse. Les matériaux que nous avons choisi n’ont absolument pas bougé depuis 1 ans et quelques milliers de mille nautiques. Je suis content d’avoir choisi les meilleurs matériaux (Strataglass, Sunbrella, excellent fil antiUV, et renfort anti abrasif aux endroits sensibles …).

En 8 jours, mon cousin a fait un travail remarquable qui comportait un challenge technique assez impressionnant : Une capote sur un relativement petit voilier à cockpit central. La qualité du travail en général et en détail pour ce qui concerne le passage des bouts d’enrouleurs, des bouts du freins de bômes sur chaque bord, du hale-bas, des mains courantes ont dépassé toutes mes espérances !

Il a aimé ce type de réalisation et m’a confié qu’il serait intéressé pour renouveler l’expérience. Il n’est pas contre pour se déplacer. Si vous aussi, vous souhaitez avoir une capote sur mesure, vous pouvez le contacter ! Vous trouverez plus d’information sur son site web :

http://artisantapissier.com/

2 thoughts on “La capote

  1. jerome on

    Bonjour , pourriez vous développer la construction de la table pour cintrer les tubes car je trouve votre capote très bien construite .

    • Bonjour,
      La cintreuse a été faite par mon père. C’est une cintreuse electro-hydraulique à 3 galets. Je n’ai pas les détails concernant sa fabrication pour pouvoir décrire sa construction. Cependant, j’ai vu des modèles sur Youtube et sur internet permettant de faire une cintreuse.
      Pour le cintrage des tubes, nous avons dans un premier temps fait un gabarie avec des tubes de plus petites dimension que l’on pouvait cintrer à la main afin de se rendre compte à l’échelle de ce que l’armature pouvait donner sur le bateau.
      Ensuite, une fois les gabaries réalisés, on les a reporté sur un grand carton afin de pouvoir superposer les vrais tubes inox cintrés dessus.

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